Gestion de crise : par ici la sortie

Signaux faibles

Dans son numéro de juin 2013, le journal « Alternatives Economiques » a évoqué les tendances et signaux faibles à l’oeuvre sur le marché de l’automobile.

Cette intérêt du journal pour la prospective, cette activité qui consiste à « voir le présent avec les yeux du futur«  ou à « anticiper au lieu de réagir«  ne touche pas que le secteur de l’automobile, comme en témoigne cet autre récent article sur la production laitière bretonne. Par contre, les deux secteurs partagent en commun une situation économique tendue, comme si seules les incertitudes du présent pouvaient réveiller les angoisses sur l’avenir et conjurer les menaces qu’il laisse planer. Cette manifestation illustre une perception encore trop répandue d’une Intelligence Economique strictement défensive, alors que l’objet de la matière porte également sur l’optimisation des bénéfices venant des opportunités économiques, dont toute crise est également porteuse.

Cette approche prospective positive, qui constitue l’une des clés de voûte des travaux réalisés par nos étudiants chaque année depuis 2003, repose sur la détection des signaux faibles.

Signaux faibles : la chasse est ouverte

Ah, la notion de signal faible…Elle constitue, d’expérience, la notion clé qui, bien comprise, garantit la réussite de la démarche prospective. Pourtant, qu’elle est difficile à faire comprendre…Elle passe même parfois pour être ésotérique.

Il est pourtant possible de trouver des illustrations de signaux faibles dans notre vie courante. L’une d’elles se trouve dans nos relations quotidiennes avec notre entourage. Sauf cas particuliers, dans notre commerce quotidien avec nos semblables, nous nous concentrons sur les propos de notre interlocuteur. Pourtant, 60 à 80% des messages que nous transmettons à notre entourage est contenus dans la communication non-verbale. « Les ongles d’un homme, les manches de sa veste, ses bottes, la marque des genoux sur son pantalon, les cals de son pouce et de son index, l’expression de son visage, les manchettes de sa chemise, ses mouvements – sont autant de signes révélateurs du métier qu’il exerce. » déclarait d’ailleurs Sherlock Holmes en 1892, sous la plume de Sir Arthur Conan Doyle. Cette communication non-verbale, à laquelle nous prêtons si peu d’attention consciente, représente pourtant l’essentiel du message que nous délivrons. Voilà qui rappelle la loi de Pareto, ou la loi de participation. Pour reprendre la loi de Pareto, 80% de l’avenir des entreprises se trouverait dans 20% des données recueillies.

De la diversité naît l’innovation

Il n’en reste pas moins que l’identification des signaux faibles reste difficile, notre attention se focalisant souvent sur les « signaux forts« . Il semble pourtant que les éudiants en sciences humaines manifestent une meilleure perception de la sphère économique au sein de laquelle ils évoluent. Par ailleurs, la rencontre et l’écoute de personnes de sexe, d’âge, de formation, de métiers, d’origine voire de sensibilité différentes facilite l’émergence de ces signaux faibles, comme en témoigne la Mission Agrobiosciences. Un processus qui ressemble fort à celui de la co-création telle qu’elle se pratique au sein des entreprises innovantes.

La pérennité de l’entreprise, but ultime de la démarche d’Intelligence Economique, réside donc pour partie dans une démarche d’ouverture et d’acceptation de la différence.

Notre site Internet : http://intelligence-economique.masteres.eisti.fr/

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