Introduire l’Intelligence Economique dans l’entreprise

Enseignement

Former les entrepreneurs, c’est bien. Les former à l’Intelligence Economique, c’est mieux.

Entre le 13 et le 23 juin 2013, à l’occasion de Futur en Seine«  s’est posée la question de l’entreprise du futur et du futur de l’entreprise impulsé par la « révolution numérique« . Une révolution qui commence à s’installer dans le temps, au point qu’il est pertinent de s’interroger sur la légitimité du terme. Celui d’évolution paraît plus approprié : un changement de cap pour accompagner un numérique qui s’installe de plus en plus intimement dans le quotidien des organisations, qu’elles soient publiques ou privées.

Peut-être est-ce dans le cadre de cette démarche d’accompagnement du changement que Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et au Numérique, propose une « école de l’entrepreneuriat« , dont l’objectif serait d’armer les primo-entrepreneurs avec les connaissances nécessaires au management d’une entreprise : « une école pour tous où l’on trouverait aussi bien des formations de droit ou de comptabilité que des techniques pour créer son site internet ou choisir la forme juridique de sa société« , selon les termes même de Mme Pellerin.

Tout en saluant l’initiative, qui va dans le sens d’une meilleure éducation de ceux qui constitueront la force économique de demain, il convient d’ajouter une pierre au futur édifice. Si les disciplines mentionnées constituent indéniablement le socle de la gestion pérenne d’une entreprise, la mise en place d’une telle formation ne saurait être complète sans l’adjonction de l’Intelligence Economique. Car, comme le rappelait Bernard Besson, « L’intelligence économique n’est pas seulement réservée aux multinationales ou aux États, et c’est une pratique susceptible de faire l’objet d’un mode d’emploi.« . Un mode d’emploi que peu d’entreprises, jeunes ou moins jeunes, maîtrisent aujourd’hui. Une initiation à cette discipline transverse leur ouvrira non seulement les portes d’un management sur le long terme, mais offrira à ces nouveaux entrepreneurs une prise de conscience du monde économique au sein duquel ils évolueront : un monde désormais international, qui s’articule autour de communautés à la fois autonomes et solidaires composées de citoyens, de collaborateurs, d’étudiants, de jeunes diplômés ou de consommateurs rassemblées autour de la ou des marques, à la rencontre desquelles l’entreprise devra se rendre pour entretenir des relations de partenariat basées sur le respect et l’écoute.

Dans le dernier éditorial d’Infoguerre, Christian Harbulot se demande comment « sortir la formation en IE de son isolement académique« . L’initiative de Mme Pellerin, si elle se concrétise, pourrait constituer une porte d’entrée.

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